Le chantier de restauration de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais : un engagement renouvelé pour l’avenir 

Qualifiée de « Parthénon de l’architecture française » par Eugène Viollet-le-Duc, la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, qui se dresse au cœur de la ville, est un chef-d’œuvre de l’art gothique classé au titre des monuments historiques depuis 1840. L’État, propriétaire de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais depuis la Révolution, mène aujourd’hui de nombreuses actions assurant la conservation, la sûreté et la sécurité de l’édifice et de son mobilier. 

Depuis 2022, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Hauts-de-France conduit à cet effet un chantier de restauration de grande envergure de ce patrimoine exceptionnel, s’élevant à plus de 17 millions d’euros.  

 

Depuis 2022, la DRAC Hauts-de-France supervise un vaste chantier visant à restaurer et préserver cet édifice exceptionnel. Parmi les principales interventions : 

  • Restauration des toitures hautes et des voûtes : essentiel pour assurer l’étanchéité et protéger les éléments architecturaux intérieurs. 
  • Dépose des étaiements : en place depuis 1994, ces structures provisoires seront remplacées par des renforcements durables pour stabiliser définitivement l’édifice. 
  • Sécurisation incendie : déploiement d’un système de brouillard d’eau, conçu en partenariat avec le SDIS de l’Oise, pour protéger les charpentes historiques contre le risque d’incendie. 

 « Porter un chantier de cette envergure, sur un édifice aussi exceptionnel et vertigineux que la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, est une responsabilité et une fierté pour l’État. À travers cette intervention, nous affirmons notre engagement pour la conservation et la valorisation d’un patrimoine gothique de référence en Europe »

Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles Hauts-de-France. 

La sécurité au cœur des priorités

Un plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC) a été élaboré par la DRAC Hauts-de-France, avec le SDIS de l’Oise et la Préfecture de l’Oise. Il inclut : 

  • Une réévaluation complète des risques ; 
  • Un système de brouillard d’eau protégeant les charpentes sans altérer l’architecture ; 
  • Des exercices réguliers de prévention incendie. 

Le plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC) est un document opérationnel, à disposition du personnel des établissements patrimoniaux et des services de secours, pour faire face, avec diligence et efficacité, à des situations de péril pour les biens d’intérêt patrimonial. Il répond à l’objectif de protection du patrimoine culturel rappelé dans le plan ORSEC départemental (article R 741-8 du Code de la sécurité intérieure) et permet de réagir collectivement à une situation de crise. 

 

Ils sont au chevet de la cathédrale Saint-Pierre

Ces travaux sont effectués sous la maîtrise d’ouvrage de la DRAC Hauts-de-France, et sous la maîtrise d’œuvre de Régis Martin, architecte en chef des monuments historiques. Ce chantier mobilise un réseau d’acteurs d’exception.  

Le service de la conservation régionale des monuments historiques (CRMH) de la DRAC accompagne les opérations avec rigueur, en lien avec la ville de Beauvais et le diocèse de l’Oise, affectataire du site. 

Le 11 janvier 2025, Rachida Dati, ministre de la Culture, a annoncé à Beauvais une enveloppe complémentaire de 3,2 millions d’euros, témoignant de la priorité accordée à la préservation de la Cathédrale Saint-Pierre. Ce soutien permettra notamment de : 

  • assurer les surcoûts liés à des imprévus, tels que la pollution au plomb détectée en 2023 ; 
  • garantir la sécurité des interventions, tout en respectant les normes patrimoniales exigeantes ; 
  • assurer la continuité des travaux jusqu’à leur achèvement prévu en 2028. 

 

Retrouvez une collection de vidéos inédites proposées par la DRAC :

www.culture.gouv.fr/fr/regions/drac-hauts-de-france/Ressources-documentaires/Videos-podcasts-visites-virtuelles/une-nouvelle-ere-pour-beauvais-une-collection-de-videos-inedites

 

Des chefs-d’œuvre dévoilés : le chantier des objets d’art de la cathédrale Saint-Pierre

Au-delà des travaux spectaculaires sur les couvertures et les parties hautes de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, un chantier tout aussi essentiel se joue discrètement à l’intérieur de l’édifice. La DRAC Hauts-de-France met un point d’honneur à préserver et à restaurer les objets d’art qui habitent cette cathédrale gothique emblématique, préparant ainsi un éclat renouvelé pour son 800e anniversaire.

Des cadres et des tableaux oubliés du XVIIIe siècle

Dans le Trésor de la cathédrale, deux cadres ovales en chêne ornementés, marqués par les motifs raffinés du XVIIIᵉ siècle, bénéficieront d’une rénovation complète. Leur restauration inclura le nettoyage, la consolidation et une nouvelle dorure à la feuille. 

Les deux tableaux qu’ils encadrent, une Vierge à l’Enfant et une Adoration des Anges, feront l’objet d’un travail tout aussi minutieux : décrassage des couches picturales, tension des toiles et application d’un vernis protecteur viendront réinsuffler vie et lumière à ces chefs-d’œuvre anonymes. 

Des autels et des tableaux

Dans la chapelle Saint-Denis, l’autel secondaire en bois taillé, peint et doré, fera l’objet d’une rénovation complète. Encrassé par le temps, l’éclat de son imitation de marbre et de ses dorures à la feuille s’est estompé. L’intervention comprendra un dépoussiérage minutieux, la consolidation des surfaces peintes et la restitution des parties sculptées manquantes. Un traitement final à la feuille d’or 24 carats viendra couronner cette renaissance artistique. 

À la chapelle Sainte-Jeanne d’Arc, un moment attendu depuis près de trois décennies se profile : le tableau de la Crucifixion (XVIIIᵉ siècle) quittera son emplacement temporaire pour retrouver sa place originelle : au-dessus de l’autel. L’œuvre sera nettoyée et restaurée pour révéler toute la richesse de sa palette d’origine.

Grille de la Chapelle Saint-Vincent

Après les grilles des chapelles Saint-Denis, Sainte-Jeanne d’Arc et du Sacré-Cœur, c’est au tour des grilles de la chapelle Saint-Vincent, datant du XVIIIᵉ siècle, de bénéficier d’une restauration approfondie. Ces ouvrages en fer forgé, témoins du renouvellement décoratif voulu par les chanoines de l’époque, présentent aujourd’hui des signes d’oxydation et des pertes d’éléments ornementaux. 

La restauration inclura un traitement des parties corrodées, une restitution minutieuse des décors disparus, ainsi qu’une mise en peinture et dorure pour redonner tout leur lustre à ces grilles majestueuses. Une fois réinstallées, elles contribueront à redéployer l’harmonie visuelle de l’espace sacral.